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Photo du rédacteurSteve Moradel

Turbines Arabelle, historie d'une reconquête industrielle

En 2014, Alstom - fleuron de l'industrie française - vendait sa branche Énergie à l’américain General Electric et cédait près de 70 % de ses activités pour se recentrer sur le transport. Derrière ce rachat se cache une guerre économique menée par les États-Unis contre les sociétés françaises et européennes. Sous couvert de lutte contre la corruption et avec la complicité de la justice américaine, les Américains affaiblissent des entreprises stratégiques françaises à coups de centaines de millions de dollars d'amendes et les poursuivent sur la base de l’extraterritorialité du droit américain. Alcatel, BNP Paris, Technip, Total ou encore la Société Générale en ont fait les frais. Ces manœuvres sont utilisées pour affaiblir les entreprises afin de les racheter ensuite...


Alors que le Canard enchaîné révèle que le rachat de la filiale d’Alstom devrait coûter deux fois plus cher à EDF que le prix de vente aux Américains en 2015, cette opération permettrait à la fois d'équiper les réacteurs de technologie EPR et EPR2, mais aussi et surtout d'équiper les bâtiments à propulsion nucléaire de la Marine nationale, dont le porte-avions Charles de Gaulle. En attendant cet éventuel rachat par le géant français EDF - à qui l’État a tordu le bras pour qu’il se plie à ses exigences - tout cela ressemble à un immense gâchis, car depuis qu’elles ont quitté le giron d’Alstom, "il y a un appauvrissement très net en termes de savoir-faire," estime un ancien cadre du groupe. Beaucoup d’experts nucléaires n’ont pas été remplacés. Et quand ils l’ont été, cela l’a été par des spécialistes de l’énergie fossile qu’il a fallu recaser avec la sortie du charbon décidée par GE. Symbole de ce déclin : en sept ans, les très stratégiques équipes d’ingénieurs chargées de la conception pour la partie nucléaire, basées au siège à Boulogne-Billancourt, ont fondu de 30 %. Pour EDF, le dossier des turbines Arabelle est hautement sensible et pourrait occasionner des dégâts collatéraux non négligeables avec le russe Rosatom, un des principaux clients de ces turbines.


À quelques mois de l'élection présidentielle, l’État semble avoir repris seul la main sur ce dossier. À l'heure où les récits se réécrivent en contorsionnant les faits, il ne faudra jamais oublier la manière dont les choses se sont déroulées. La France pourra chaudement remercier Frédéric Pierucci en cas de rachat, car il fut le premier à travailler d'arrache-pied pour refaire passer les stratégiques turbines vapeur Arabelle sous pavillon français.

Depuis le rachat d’Alstom Énergie, ce sont plus de 4 000 personnes qui ont été licenciées. Ancien patron d'une des filiales d'Alstom, Frédéric Pierucci revient dans son livre - Le Piège américain - sur cette affaire d'État à 12 milliards de dollars.


Je vous partage cet extrait du très bon reportage "Alstom : Une affaire d'État ?" diffusé sur la chaîne LCP.



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