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Photo du rédacteurSteve Moradel

« Les infiltrés »

La commission d’enquête sur « l’influence croissante des cabinets de conseils privés sur les politiques publiques » a démarré son cycle d’auditions le 2 décembre dernier. La question des conflits d’intérêts et la pertinence de ces prestations ont été soulevées et sont au cœur des discussions. Dans le livre « Les infiltrés » de Matthieu Aron et Caroline Michel-Aguirre, on apprend que les sommes versées aux cabinets de conseil par l'État oscillent entre 1,5 et 3 milliards d'euros par an, soit l'équivalent du budget du ministère de la Culture.


La contribution des administrations au chiffre d'affaires des cabinets de management a considérablement augmenté ces dernières années, avec une forte implication des présidences de François Hollande et Nicolas Sarkozy. La RGPP (Révision générale des politiques publiques) mise en place en 2008 a favorisé le recours aux cabinets de conseil pour accompagner ponctuellement les administrations. Cependant, ce n’est pas le recours occasionnel à ces cabinets qui est problématique, mais bien leur utilisation quasi-systématique et les montants colossaux engagés, payés par les contribuables. Plutôt que de déléguer la réflexion stratégique à des cabinets de conseil, l'État devrait accélérer la réforme de la fonction publique en interne.


De plus, il est essentiel que les cabinets étrangers soient systématiquement écartés des administrations dites "sensibles" (santé, éducation) et touchant à la souveraineté nationale (défense, intérieur). Si les GAFAM représentent des outils de "smart power", les grandes firmes de conseil américaines peuvent l'être également.


Enfin, il serait intéressant de savoir si des institutions telles que le Pentagone, le Trésor américain ou encore le Department of Justice (DOJ) travaillent avec des cabinets de conseil français.




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