Je suis profondément consterné et inquiet pour l'avenir de nos enfants...
Aitana Lopez, ce mannequin généré par l'IA et qui gagne plus de 10 000 euros par mois sur Fanvue, une plateforme semblable à OnlyFans, marque l'apogée d'un phénomène initié par les filtres sur les réseaux sociaux, précurseurs d'un bouleversement profond de notre identité. L'avènement de l'IA générative couplée à ces avatars n'a fait qu'exacerber un dilemme préexistant, amplifiant les enjeux liés à la distorsion de la réalité et l'impact psychologique sur les utilisateurs. Le problème n'est pas tant l'avatar lui-même, mais l'image qu'il projette : une apparence physique conforme à des standards de beauté élevés et uniformisés, perpétuant des idéaux souvent irréalisables qui modèlent nos attentes et altèrent notre perception de la réalité.
On observe également le même phénomène avec les filtres esthétiques très largement utilisés sur les réseaux sociaux qui exercent un impact nocif sur les plus jeunes. Des études, notamment celles de l'Université de Boston, ont souligné les répercussions des filtres sur le bien-être des adolescents américains, certains envisageant même la chirurgie esthétique pour imiter leurs photos retouchées. Les filtres, en redéfinissant nos identités, transforment nos vies en versions idéalisées et créent une réalité altérée, affectant notre conception de la beauté, de l'authenticité et de l'identité personnelle.
Aux États-Unis, Meta fait face à des poursuites judiciaires dans plusieurs États pour des fonctionnalités et algorithmes néfastes sur Facebook et Instagram. Ces plateformes sont accusées de promouvoir une utilisation compulsive, nuisible à l'éducation et au sommeil des jeunes, et les filtres visuels sont critiqués pour leur rôle dans la promotion de troubles alimentaires et la manière dont ils cultivent les complexes, et nuisent à la santé mentale.
TikTok, dans une enquête interne, a admis son impact sur la santé mentale des jeunes. 31 % d'entre eux ont eu des pensées suicidaires, notamment en raison de défis dangereux comme le MomoChallenge ou le BlueWhaleChallenge. Les automutilations sont également fréquentes chez les jeunes utilisateurs de la plateforme. Le constat est alarmant : 63 % des adolescents ressentent un impact négatif de TikTok sur leur santé mentale.
Dans ce contexte, l'intervention des autorités publiques est essentielle. Elles doivent jouer un rôle actif dans la régulation de l'impact des réseaux sociaux et de l'#IA sur la société, surtout auprès des jeunes.
La question dépasse la simple problématique de l'identité virtuelle. Aitana Lopez représente donc bien plus qu'une simple influenceuse. Elle symbolise un changement majeur dans notre rapport à la technologie, soulignant l'urgence d'une intervention responsable des pouvoirs publics pour gérer les conséquences de ces avancées sur notre identité, notre réalité et notre bien-être dans un monde numérique en perpétuelle évolution.
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